vendredi 27 avril 2012

Cracovie : la larme à l'oeil mais clairement réussi

A l' aéroport de Paris, déjà dans l'ambiance du marathon avec la rencontre d'un groupe de coureur marocains et me voilà au fil de la discussion invitée pour le marathon de Casablanca le 21 octobre . Arrivée donc à Cracovie vendredi 20 avril avec mon meilleur ami, j'ai pris mes marques dans mon hôtel et le samedi fut déjà riche en émotions !
Me voilà au milieu du village marathon au stade : oui ! Mon nom au milieu des 4050 inscrits ! Dossard et tee- shirt récupérés, quelques photos devant le départ et l'arrivée.
Samedi soir, je me suis affairée à préparer le nécessaire et  j'ai regardé mes derniers posts sur fb. à 23h extinction des feux.

Waouh ! Dimanche 7h ! C'est parti : petit dej préparé avec délicatesse par l'hôtel, fier d'avoir une coureuse sous leur toit ! Et me voilà partie pour prendre le bus, je ne suis pas la seule; tout le monde se regarde mais sans rien dire . Arrêt  stade :  je rencontre un groupe de traileurs français de Toulon, je dépose mes affaires en consigne, il fait un temps superbe, super ambiance et et je balise ! Départ à 9h30, derrière le dernier ballon 4h45...(trop vite pour moi)... 5-4-3-2-1-0 bestial c est parti, Waouh c'est émouvant, première larme.

Le marathon de Cracovie est un marathon magnifique sur les 15 premiers kilomètres, parcours dans la vieille ville chargée d'histoire, je ne rate aucun ravitaillement, l'allure est bonne, je me cale derrière 2 hommes (père et fils) qui courent un poil moins vite que moi. Nous sommes acclamés tout du long, courant sur les pavés, passant sur la place du Marché, devant le château de Wawel. 10 eme kilomètres en 1h03... Je suis bien mais ce n'est pas mon allure pour tenir le tout !
Semi au milieu d'une ligne droite, toujours avec mes 2 fidèles compagnons du départ, yes ! Nous crions en passant sous les 21,087 ! 2h23 il fait super chaud !
Puis, jusqu'au 28 ème, ambiance mitigée, j'accuse le coup; dans le sens inverse, je croise le ballon 3h45... Je déambule dans cette zone industrielle peu drôle ...
28 kms : grrrr, arrhgg, un doigt de pied surtout me pince et me gêne. Je m'arrête, m'assois et enlève ma chaussure. Stupeur ! Le 4e doigt de pied gauche se fait la malle : un ongle perdu au Ventoux fait une ampoule et la racine pas tout à fait partie, se détache et se balade sous la cloque... Opération sparadrap ! Et Will ( un américain) me demande si ça va. Je lui réponds : perfect,  i only lose my fingers ! Et à partir de là, ce fut alternance de marche et d'essai de " trotinne" . Au 34 ème, mon Sylou m'attend et tente de me réconforter et m'encourager. On a rejoint les bords de la Vistule, c'est magnifique ! Le vent est de face et il pleut, tout pour plaire.

Mes yeux sont rivés sur ma montre. Je me mets du Dépêche Mode, histoire de me redonner courage et je retrouve Will, les 2 garçons, on marche, on courotte, on se double, on se redouble.
38 ème, je pleure et ça, jusqu'à la fin et encore une heure après.
Tic tac tic tac, il reste 4 kilomètres et 25 minutes. Ce que je fais donc d'habitude en courant, sauf que là je ne peux pas courir. Je me donne jusqu'au 40 ème. Et oui, là, l'esprit de guerrière reprend le dessus, je me hurle dessus " Putainngggg Carole ça va le faire, tu vas pas tout chier pour 2,195 kms de merde " (ben oui les gros mots ça motive !!!)

J'ai donc serré les dents et j'ai couru comme jamais, dernière ligne droite et petit virage à gauche, il reste les 195 mètres et je vois le compteur.Je pleure comme jamais, je suis accueillie comme une reine : "congratulations, des applaudissements, la médaille autour du cou, la couverture de survie autour de moi" Me voilà seule, âme en peine, trop d'émotions, je me réfugie sous un banc avec mon résultat 5h21.13 Un groupe adorable de 3 polonais m'enlève mes chaussures, va me chercher ma consigne, me met mes tongs, m' offre à manger et une bière et ne m' a pas quitté jusqu'à ce que je reprenne mon bus... Merci...

Et Will avec sa femme me retrouve ! Il a même fini après moi ! Je pleure toujours !
Grand moment de solitude jusqu'à l'hôtel, mais je l'ai fait ! Je fais partie de la famille des marathoniens !
Qui aurait pu parier sur moi ? Sous antibio, angine, pharyngite, 38 de fièvre la veille, peu d'entraînements et des doigts de pied en compote ...
Je suis fière, fière de moi, fière pour les titis pour lesquels j'ai couru, fière d'avoir des ami(e)s qui m'ont encouragé(e)s, fière de ceux qui m'aiment et qui ont cru en moi !
Merci à tous à toutes et à toi.
La suite ? Visite de la ville en mode Playmobil, retour à Paris, ablation définitive de 3 ongles et retour à Genève en tong ! Et clairement bestial, des souvenirs plein la tête et en mode récupération pour le prochain trail fin mai !

CCB

1 commentaire:

  1. Extraordinaire, y a que la folie qui sauve ! Bravo la Carole... séquence émotion partagée
    Michellou

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